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Giancarlo Pedote : « L’impression d’être dans le Pot-au-Noir depuis le 25° Sud ! »

catégories: Prysmian Ocean Racing 

21/01/2025 - 09:43 AM

À l’approche de l’équateur, Giancarlo Pedote, le skipper de Prysmian engagé dans le Vendée Globe, s’apprête à quitter l’hémisphère Sud pour entamer la dernière phase de son tour du monde en solitaire. Traverser le Pot-au-Noir, réputé pour ses vents imprévisibles et ses conditions oppressantes, représente une étape cruciale. Toutefois, l’espoir de retrouver les alizés du nord-est et de se rapprocher des Sables-d’Olonne lui offre une motivation précieuse. Entre chaleur étouffante et ajustements stratégiques dans des vents capricieux, cette progression vers l’Atlantique Nord marque un moment décisif de cette compétition exigeante.

 

« Je vais bien, et le bateau aussi. Dans la molle, on peut forcément récupérer physiquement et retrouver un semblant de vie normale, mais l’objectif reste de revenir aux Sables-d’Olonne. C’est un peu paradoxal, car même si on se repose, on voit les milles restants défiler bien plus lentement qu’on le souhaiterait. Par moments, c’est un peu lassant. » La zone de convergence intertropicale se révèle particulièrement étendue en ce moment, rendant la navigation encore plus complexe. Le skipper de Prysmian se trouve à jongler avec des vents faibles et imprévisibles, un défi autant mental que stratégique. « Le Pot-au-Noir est très au sud actuellement, ce qui est assez inhabituel. A vrai dire, on a l’impression d’y être depuis le 25e parallèle sud, avec des vents faibles, encore et encore. Je ne sais même plus depuis combien de jours cela dure. » Dans ces conditions, les marges de manœuvre sont limitées, et chaque solitaire doit s’adapter au gré de sa position. Pour le navigateur italien, l’essentiel est de maintenir le cap tout en optimisant le moindre souffle de vent. « Côté stratégie, il n’y a pas grand-chose à faire. Pour ma part, j’essaie de gagner autant que possible vers l’équateur avec le vent dont je dispose. Les fichiers météo ne sont pas très fiables en ce moment, donc l’idée est de maximiser chaque avancée vers le Nord. Je ne me projette pas encore trop. »

Le retour dans l’hémisphère Nord : un cap symbolique

Franchir l’équateur représente plus qu’une simple étape géographique. C’est un cap psychologique important, synonyme de rapprochement avec l’arrivée. Les alizés de nord-est devraient également offrir des conditions plus régulières et favoriser une progression plus rapide vers la Vendée.  « Retrouver l’hémisphère Nord, mentalement, c’est motivant. On aura la sensation de se rapprocher du but final, et les alizés apporteront une impression de mouvement dans la bonne direction. » L’un des paradoxes du Vendée Globe réside dans les transitions brutales entre des environnements diamétralement opposés. Après avoir bravé les conditions glaciales des Mers du Sud, le marin doit désormais composer avec une chaleur accablante. « On passe constamment d’un extrême à l’autre. Les températures tempérées ne durent même pas une semaine sur tout le tour du monde. Hier, il faisait 34 °C à l’intérieur du bateau, et ce n’était pas simple. Mais on finit par s’habituer. Retrouver la chaleur après les Mers du Sud, ça fait du bien. » Malgré ces contraintes, le marin parvient à relativiser en se remémorant les défis surmontés dans le Grand Sud. « Quand la chaleur me fatigue, je repense au temps passé dans l’Indien et le Pacifique, toujours cloîtré avec la porte fermée. Maintenant, il fait chaud, mais je peux naviguer porte ouverte, avec de la lumière. C’est une autre vie quand même ! » Alors que le Florentin poursuit sa route vers les Sables-d’Olonne, cette nouvelle étape dans l’hémisphère Nord va marquer une avancée significative dans son périple la nuit prochaine. En attendant, avec patience et résilience, Giancarlo Pedote continue de donner le meilleur de lui-même pour relever le défi ultime de cette course autour du monde en solitaire.