Le plaisir de retrouver l'Atlantique

catégories: Prysmian Ocean Racing 

13/01/2025 - 05:55 PM

Après avoir franchi, il y a une semaine, l'emblématique cap Horn, symbole de la rudesse des mers australes, Giancarlo Pedote se concentre sur les défis de l'Atlantique Sud, en particulier ceux liés au front froid de cap Frio. Cette transition marque une nouvelle étape dans son tour du monde, où des conditions plus clémentes et un retour progressif vers la civilisation offrent un contraste saisissant avec les rigueurs du Grand Sud. Ce passage, à la fois psychologiquement et stratégiquement crucial, reflète l’essence même du Vendée Globe : s’adapter aux environnements changeants tout en naviguant avec finesse face aux imprévus météorologiques. Dans ce contexte, le skipper de Prysmian continue de faire preuve de résilience et d'opportunisme, tout en saluant la performance remarquable de ses concurrents Charlie Dalin et Yoann Richomme, proches de conclure leur propre tour du monde. 

Le passage du cap Horn, véritable jalon pour tout marin engagé dans cette aventure, a marqué un tournant dans la course de Giancarlo Pedote. « Les premiers milles qui ont suivi le passage du cap Horn ont apporté un réel soulagement. On quitte une région austère, dominée par le froid et la grisaille, pour rejoindre un environnement ensoleillé, où l’air est plus doux et beaucoup moins humide », confie-t-il. Après des semaines à affronter les eaux glaciales et les vents violents du Grand Sud, retrouver les latitudes plus clémentes de l’Atlantique a été un véritable soulagement. « Psychologiquement, c’est une étape importante. Retrouver l’Atlantique donne une impression de retour "à la maison" et apporte un regain d’énergie au moral », explique le navigateur italien. Outre l’amélioration des conditions météorologiques, le changement se fait également sentir sur le plan physique. « Retrouver des températures au-dessus de 20°C est un véritable soulagement après un mois passé dans le froid glacial du Grand Sud. Une région où l’on navigue portes fermées, avec peu de lumière, ce qui devient éprouvant sur la durée. Le retour à des conditions plus clémentes et à une certaine proximité avec la civilisation est tout simplement fantastique », ajoute-t-il avec enthousiasme. 

Les défis du front froid de cap Frio
Cependant, la transition vers l’Atlantique Sud n’est pas sans embûches. Le front froid de cap Frio, passage incontournable avant de rejoindre l’hémisphère Nord, représente un défi stratégique de taille. « Il est quasi stationnaire et lorsqu’on le traverse, le vent est inexistant. Depuis plusieurs jours, une ligne d’orages attire toute mon attention. Elle peut être parsemée de rafales et d’éclairs, présentant un risque potentiel pour l’électronique », précise le skipper. Pour réussir à franchir cette zone complexe, le Florentin s’appuie sur son expertise et sa capacité d’adaptation. « Il est essentiel de choisir le bon moment pour le traverser perpendiculairement, à 90°, afin de rejoindre rapidement l’air stable de l’anticyclone de Sainte-Hélène et tracer une trajectoire en forme d’aile de mouette pour remonter vers le Nord », explique-t-il, tout en soulignant les incertitudes liées à cette navigation.


Stratégie et improvisation, les clés de la réussite
Dans une zone où les conditions évoluent rapidement, la stratégie reste un exercice délicat. « J'ai longuement réfléchi à la stratégie à adopter, mais cela reste un exercice complexe tant les conditions changent quotidiennement. Toute tentative de planification précise est vaine, obligeant à improviser, à s’adapter en permanence et à saisir chaque opportunité qui se présente », confie Giancarlo. Ce manque de visibilité impose une gestion fine des éléments et renforce l’importance de rester concentré. « Avec une vitesse limitée, on subit davantage les conditions extérieures. On se retrouve figé dans une position, avec peu de marge de manœuvre pour en sortir », ajoute-t-il, en pointant la nécessité d’anticiper lorsque cela est possible.

Un hommage aux premiers
Malgré les défis rencontrés, le skipper de Prysmian reste admiratif des performances de ses concurrents. Il ne manque pas de saluer Charlie Dalin et Yoann Richomme, proches de conclure leur Vendée Globe : « Ils ont réalisé une course remarquable, où tout a parfaitement convergé en leur faveur. Leur performance a été impressionnante et ils ont clairement marqué leur supériorité. Bien joué les gars ! ». Entre satisfaction personnelle et défis stratégiques, Giancarlo Pedote continue d’avancer dans cette aventure extraordinaire, porté par sa résilience et son amour de la mer. Chaque mille parcouru le rapproche un peu plus de la ligne d’arrivée et d’une place méritée parmi les héros de cette édition du Vendée Globe.