Cap Horn

Cap Horn : et de deux pour Giancarlo Pedote !

catégories: Prysmian Ocean Racing 

06/01/2025 - 10:11 AM

Au 56e jour de la course du Vendée Globe, Giancarlo Pedote a franchi le légendaire cap Horn à 11h10 (heure de Paris). Ce passage symbolique, le deuxième de sa carrière après une première expérience il y a quatre ans, représente une étape décisive de son tour du monde. Entre des conditions exigeantes, des décisions stratégiques cruciales et des préoccupations techniques, le skipper de Prysmian aborde la suite de son aventure avec clairvoyance et détermination, prêt à relever les défis qu’impose la remontée de l’Atlantique.


Le franchissement du cap Horn est un moment symbolique pour tout navigateur engagé dans un tour du monde. Il marque la sortie des eaux tumultueuses du Grand Sud et le début de la remontée vers l’Atlantique. Pourtant, pour Giancarlo Pedote, cette étape s’est déroulée dans des conditions loin d’être idéales. « Pour l’instant, je n’ai pas encore aperçu la terre, et il est possible que je n’y parvienne pas cette fois, contrairement à il y a quatre ans. Mais ce qui compte, c’est avant tout de l’avoir dépassée. » La nuit précédant ce passage a été perturbée par des grains et des vents violents, rendant la navigation éprouvante. « Ce n’était pas un moment de détente, ni une occasion de profiter, contrairement à certains concurrents devant moi qui ont franchi le cap dans des conditions idéales, avec seulement dix nœuds de vent et une mer calme. Je n’ai pas eu cette chance. Je me trouve encore dans une mer bien agitée. »

La prudence au service de la stratégie
Face à ces conditions difficiles, Giancarlo Pedote a fait preuve de prudence, ralentissant son avancée pour préserver son embarcation déjà mise à rude épreuve. « La décision de lever le pied avant la Terre de Feu pour laisser passer le mauvais temps a été prise car ça n’aurait pas été très judicieux d’aller se prendre 45-50 nœuds en rafales avec un bateau qui a déjà un peu souffert. » Ce choix réfléchi illustre l’expérience du marin, qui sait que dans des moments critiques, ralentir peut être plus sage que forcer. « Il faut savoir quand c’est le bon moment pour appuyer et quand il vaut mieux temporiser. Je pense qu’il aurait été totalement imprudent de se précipiter et d’affronter de plein fouet le gros temps. C’est une décision que je ne regrette absolument pas. » Cette approche mesurée lui a permis de préserver son IMOCA et de préparer au mieux la remontée de l’Atlantique, qui s’annonce exigeante.

Une remontée sous haute vigilance
Avec le cap Horn derrière lui, le navigateur italien se concentre désormais sur la dernière partie de la course, sans doute la plus stratégique. « Le Grand Sud n’a pas été simple. J’espère que la suite va bien se passer mais il y a une grosse dépression qui se forme le long de la cordillère des Andes et qui devrait semer la zizanie à partir de jeudi. J’espère qu’à ce moment-là, on sera bien plus au Nord, car autrement, ça va être très chaud ! », a prévenu le marin. Cette zone de basses pressions atmosphériques, menaçant d’alourdir les conditions de navigation, risque en effet d’imposer une vigilance accrue à tous les skippers encore dans la zone. « On ne va pas avoir le temps de souffler et de profiter d’une remontée tranquille, peinard. Pour l’instant, c’est donc à surveiller parce que c’est du gros. »

Maintenir le cap malgré les défis techniques
En plus des défis météorologiques, Giancarlo Pedote doit faire face à des soucis techniques persistants. Le safran, un élément essentiel de son bateau, nécessite toujours des réparations. « Je vais réexaminer mon hook de près dès que possible. Je dois remplacer une pièce dans l’appendice et réfléchir à la meilleure façon d’optimiser l’ensemble pour le rendre aussi fiable que possible. » Ces travaux, bien qu’indispensables, s’ajoutent à une liste déjà longue de préoccupations. Toutefois, alors qu’il entame la dernière phase de son tour du monde, le Florentin fait preuve d’une remarquable lucidité. Il le sait, le Vendée Globe est bien plus qu’une simple compétition : c’est un combat contre les éléments, les imprévus techniques et ses propres limites.

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