Bebe Vio : “ C'est impossible ? Pardon, mais je ne comprends pas ce mot ”
catégories:
Prysmian Ocean Racing
L’histoire de Beatriz Vio, aussi connue sous le nom de Bebe, est une source d’inspiration pour tous ceux qui la connaissent. Très jeune, elle a souffert d’une méningite sévère qui a provoqué une nécrose de ses articulations. Par la suite, elle fut amputée des deux jambes, en-dessous des genoux ainsi que des deux avant-bras. On aurait pu penser qu’il existait de nombreuses activités qu’elle n’allait plus pouvoir pratiquer, mais elle ne l’a pas vu de cette manière. L’escrime était l’une de ses passions et bien que ce soit un sport qui requiert le mouvement du poignet et de trois doigts de la main, elle n’était pas prête à y renoncer.
Après trois mois de rééducation intensive, elle était prête à manier le fleuret à nouveau, comme elle le faisait depuis ses cinq ans. Et elle a pu le faire grâce à une prothèse spéciale qui lui permet de tenir son fleuret et de le manier depuis l’épaule. Elle utilise un système d’attache sur son avant-bras, auquel elle peut ajouter une prothèse en carbone et l’épée. Tout ceci est conçu spécialement pour elle, car c’est la première escrimeuse sans mains du monde. Pour Bebe, l’escrime, c’est comme la vie. Il s’agit d’un sport qui vous enseigne à donner le meilleur de vous-même : si vous ne vous fixez pas d’objectifs à chaque entraînement, vous ne gagnerez jamais. Et même si notre objectif principal est toujours de gagner, c’est un sport qui vous apprend à avancer dans la mesure où il vous permet d’établir des défis, vous encourage à voir le côté positif de chaque expérience et à surmonter les moments difficiles.
C’est ainsi que, deux ans après son intervention chirurgicale, elle a participé à la première compétition d’escrime dans un fauteuil roulant. En 2013, elle a gagné sa première Coupe du monde à Montréal avoir battu la médaillée d’argent des jeux olympiques Gyöngyi Dani. Cette participation lui permit d’être nommée athlète paralympique du mois par le Comité international paralympique. Et à partir de là, elle ne s’est plus jamais arrêtée : elle est parvenue à devenir l’une des sportives les plus connues d’Italie et elle a obtenu les titres de championne paralympique et championne du monde d’escrime à seulement 19 ans.
En plus d’être une excellente escrimeuse, Bebe est devenue une militante en faveur de la vaccination. Parce qu’un vaccin aurait suffi à éviter son cas, mais son médecin avait considéré qu’elle était encore trop petite pour être vaccinée : deux ans après, elle tomba malade. Son expérience mena également à la création de Art4sport ONLUS, une organisation à but non lucratif qui promeut le sport en tant que thérapie pour les jeunes portant une prothèse et qui aide les enfants amputés à profiter de la beauté de la vie et à s’intégrer au sein de la société.
Tous ceux qui ont vécu des situations si dures, comme une amputation ou la perte de mobilité, pensent parfois que leur vie telle qu’ils la connaissaient est terminée et qu’ils ne seront pas capables d’atteindre leurs rêves. Mais pour des personnes telles que Bebe, les séquelles de la maladie ne représentent aucun obstacle. 95% des malades atteints de méningite ne survivent pas pendant les premières heures, c’est pourquoi, on pourrait dire que sa plus grande victoire a été de survivre à la maladie. Lors d’une interview Bebe explique son opinion face à la vie : “ Je ne comprends pas pourquoi je devrais être en colère quand j’ai survécu à la maladie, je profite de la vie au maximum et je m’amuse énormément. Il y a également des jours où je ne me lève pas du bon pied, mais je crois que c’est à nous de choisir comment vivre. Si ce n’est pas vous qui dites que vous voulez bien vivre, cela n’arrivera jamais. Ce n’est pas la peine d’être triste : c’est magnifique de croiser quelqu’un qui sourit ”.
Bebe inspire tous ceux qui pensent ne pas avoir ce qu’il faut pour réussir. Et elle nous prouve qu’il ne s’agit pas de savoir si vous avez le talent suffisant ou les outils nécessaires pour devenir ce que vous souhaitez, mais plutôt de savoir à quel point vous avez envie de réussir. Depuis ses onze ans, elle a prouvé qu’elle avait l’attitude d’une gagnante et qu’elle souhaite toujours relever de nouveaux défis et expériences. Parce que, comme elle l’explique dans un documentaire sur les Jeux Paralympiques, la perte d’un membre n’est pas nécessairement terrible, c’est seulement différent et les différences cachent une grande beauté : “ J’aime mes prothèses. Parce que je n’ai pas de mains, je dois fournir plus d’efforts que les autres. Je ne peux jamais me relâcher, mais c’est ce que j’aime ”.