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Giancarlo Pedote : « Utiliser ses émotions comme vecteur de la performance »

catégories: Prysmian Ocean Racing 

11/11/2024 - 10:13 AM

Un départ de Vendée Globe, comme n’importe quel départ d’une compétition d’envergure que les sportifs préparent depuis plusieurs années, est une situation forcément un peu anxiogène. A son approche, le stress monte graduellement et se manifeste à la fois physiquement, psychologiquement et comportementalement avec, par exemple, des tensions, des doutes ou encore une altération du sommeil. Les athlètes doivent donc apprendre à gérer leurs émotions au mieux pour maintenir un état d’esprit positif et concentré. Giancarlo Pedote, le skipper de Prysmian, sait l’importance de les doser avec précision pour ne pas tomber dans l’excès et le non-contrôle. Explications.

Alors que c’est désormais dans quelques minutes que sera donné le coup d’envoi de la 10e édition du Vendée Globe et que les 40 marins en lice s’élanceront pour un total de 45 000 kilomètres à parcourir autour de la planète via les caps de Bonne Espérance, Leeuwin et Horn, la tension est de plus en plus palpable sur les quais des Sables d’Olonne. Excitation, impatience, anxiété… les sentiments sont mêlés. Lorsque l’on demande à Giancarlo Pedote ce qu’il ressent exactement, sa réponse est toutefois sans appel : « je suis pleinement concentré sur la course et, depuis quelques jours, sur la météo ». Rien d’autre ne transparait en effet chez le navigateur italien qui fait preuve d’un parfait contrôle de lui-même. Son secret ? « J’utilise mes émotions comme vecteur de la performance », assure le Florentin, confiant, motivé et fin prêt à entrer en action. « Je m’imagine en train de quitter le ponton et je me projette sur les premiers jours de course », détaille le skipper de Prysmian Group qui utilise donc la visualisation mentale, une technique qui lui fournit un moyen d’engager activement son esprit pour façonner sa réalité.


Derniers jours de terrien

« A quelques heures du départ, je suis plutôt serein. Si les deux premières semaines passées à Port Olona ont été plutôt intenses pour terminer les dossiers importants, le rythme s’est bien calmé ensuite, pour moi comme pour les gars de l’équipe. Cela m’a permis de passer du temps avec ma femme et mes enfants et de faire du sport tous les jours. », avance Giancarlo qui redoute forcément la séparation d’avec ses proches pour une durée de plus ou moins trois mois. « C’est toujours un point un peu compliqué à gérer. Le fait d’avoir déjà fait un premier Vendée Globe facilite néanmoins les choses. Tout est heureusement toujours plus facile un fois que le coup de canon a été donné. Dès lors, on rentre en mode « course » et on ne pense plus qu’à ça, même si ça reste très important d’avoir régulièrement des échanges avec les gens qu’on aime », relate le marin qui se souvient d’avoir ressenti un vrai soulagement au moment du départ de la course il y a quatre ans.

« A fond, à fond, à fond ! »
« Le contexte était alors très particulier en raison de la pandémie de Covid-19. On luttait tous contre quelque chose qu’on ne pouvait pas regarder dans les yeux. Il fallait respecter des protocoles, limiter les contacts… une fois au large, j’avais éprouvé une sorte d’apaisement et réalisé que je jouais enfin le rêve de ma vie. J’ai cette chance de pouvoir faire le tour du monde une deuxième fois et je veux en profiter au maximum ! », souligne l’Italien qui devrait s’élancer dans de tout petits airs, ce dimanche à 13h02. « On va en effet partir dans des conditions de très petit temps, ce qui est assez rare en IMOCA. Je vais pouvoir ressortir mon esprit Méditerranéen ! (Rires) Ce qui sera important, c’est d’aller vite et dans la bonne direction, puis de faire marcher le bateau au mieux. Je n’ai pas un 60 pieds dernière génération mais je ne vais pas penser à ça. Je vais seulement y aller à fond, à fond, à fond ! », a terminé Giancarlo Pedote qui, pour mémoire, avait terminé 8e lors de la dernière édition.

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